Y a t'il ?

Y a t’il des erreurs que la mort n’admette pas ?
Des fractures, des failles ou des fragilités qui défavoriseraient au point de n’être pas acceptées ?
Quels sont les paramètres qui régissent la justice des hommes et
celles, plus immatérielles, qu’ils évoquent – ou invoquent – en dernier
lieu ?

Le pain et le sel

Partager le pain et partager le sel sont deux choses différentes :
Partager le pain, on n’a pas à le faire souvent.
Mais le partage du sel est différent :
on doit le faire à tout instant.

Si

Si j’avais le temps, je lirais doucement pour apprécier le détail des nuances, les chemins de traverse et les écarts voulus et goûter la malice des clins d’oeil incisifs que l’auteur adresse.
Je mangerais peu, mais toujours bien, en échangeant  des vues et des moments d’esprit avec des gens aimés.
Je donnerais ma main à des gens qui vont partir, afin qu’ils se réchauffent, afin qu’ils me réchauffent et m’aident à grandir mon esprit et tout ce qu’il touchera.
Je m’offrirais des lieux au désert accueillant et m’y retirerais par périodes pour apprendre et comprendre, méditer, peiner et m’élever.
Je tenterais des liens pour rassembler les cœurs dans une confiance dynamique ou œuvrerais à créer une secte rassemblant des Gentils de tous horizons.
Si….

Au Moyen -Age…

Au moyen-Age, on prête et on atteste aux sorcières la devise : Rien d’impur et rien d’immonde.
Hâtivement condensée, modulée, la traduction se révélait linéairement :
Toute chose physique est pure ;
rien d’impur que le mal moral.
Il fallait 700 ans d’assimilation pour qu’un dévoilage révèle plus avant que l’étude de la matière est dès lors illimitée, affranchie.
La prudence est la connaissance d’un processus complexe dont nous ne connaissons et n’abordons que les extérieurs immédiats, enceintes d’un contenu inimaginable.
Elle constitue sans doute le prochaine phase.

T'endors pas, t'es concerné.

Si on veut faire preuve de sincérité-non pas superficielle mais profonde, totale- mais qu’on ne peut, par honte de devoir ainsi révéler quelque chose de mauvais ou d’affligeant qu’on a en soi, n’est-il pas avantageux de s’en débarrasser, tout simplement ?
Ne plus l’avoir, troquer un état de fait honteux contre un souvenir déjà noyé.
Le passé n’est pas. Il n’existe pas. Il a existé mais le nouveau présent l’a désintégré, et cela se passe à chaque instant.
Ainsi les choses du passé ne sont pas. Il s’agit d’idées présentes, qui ne demeurent que parce qu’on les entretient comme telles.
De même, un "vieux" bâtiment ne demeure et n’existe pas parce qu’il a été construit dans le Passé, mais parce que le Présent a veillé à le conserver.
Et dans la poursuite de cette pensée, on comprend au passage que la destruction n’apporte pas nécessairement une construction mieux élaborée que ce qui est détruit.
Simplement parce que la Construction n’a rien à voir avec la Destruction.
Ce sont deux choses radicalement différentes et les opposer comme deux forces antagonistes est une faute de jugement.

Il créa l'homme à son image..

Ça me titille et ça m’effraie un peu, parce que je sais ce que donne ce genre d’exercice.
L’homme a créé l’ordinateur à son image. A son image il l’a créé. Enfin, à une image de lui disons.. expurgée.
Quelques failles comblées, quelques limitations aussi, et pas des moindres.
Mais bon.
Oublions ceci et n’observons que cette personne que vous connaissez bien,, et que vous reconnaîtrez , sans hésitation au travers d’une brève description :
Elle ne sait pas tout, bien sûr.
Mais elle a la certitude d’appréhender la plupart des choses, ce qui apparaît comme une équivalence.
D’un autre côté, elle sait tout.
Tout au moins tout ce que l’étendue de son regard lui autorise à voir.
L’adoption délibérée d’une attitude correspond à l’arrivée d’une étape considérée comme élevante dans un processus de pensée.
Et implique dès la mise en pratique la mise en corbeille du processus, ou tout au moins de ce qui précède…
Hein, c’est titillant, non?

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Vous avez désiré l’acquérir et prétendez l’avoir acquis.
Il y a un pas du masque à l’esprit.
Et si l’on superpose temps après temps ses masques, on finit par croire, en se retournant et en identifiant une image du fond, qu’on aperçoit le fond.
Alors qu’on a fait qu’entrevoir une partie de la pile, de l’empilement de masques depuis si longtemps entassés.

Substance

Bien peu de choses
méritent plus notre attention
qu’essayer de comprendre
le génie de la Substance.

une abeille, une abeille vivante,
contre la vitre, cherchant à s’échapper, captive,
ne peut comprendre.

Pierres

La peine est un vieux puits
dans laquelle on n"a pas envie de pénétrer.
Où l’on est soudain jeté,
injustement jeté, car chute inopportune.

La peine est une dent, une chair
qui incessamment, indéfiniment, nous est arrachée

La peine est une mort qui fait envier la peur
et pleurer, pleurer, pleurer son absence.

La peine est une perte,
où l’on perd l’amarrage au sol hospitalier.

La peine est une mort que la mort n’aide pas.

La langue des Oiseaux

Ils
entendent
mais ne savent rien.
De fait…
Personne n’écoute.

Maintenant tu peux chanter la chanson secrète,
comme chante l’oiseau.
Non pour marquer son territoire
ou pour dominer,
mais par désir de s’épanouir,
et pour que quelque chose
naisse du néant.