Du grand art dans l’expressif observé, il faut l’admettre.
la bande son est sans intérêt
Souvenir.
lol, ça signifie "lack of literacy"
Quant à mdr, dans le fond comme dans la forme, ça signifie toujours, au final, "manque de répartie"
Synonyme : bêêê.
Des fois, on trouve au détour d’un bric-à-brac de vieux morceaux d’ivoire, manches cassés ou abimés, morceaux divers ayant appartenu à une décoration irrécupérable. A faire pleurer un marqueteur.
Faut pas jeter, d’autant que l’ivoire en question, sélectionné à une époque aujourd’hui révolue, est souvent fin et sans grain.
Parce que l’ivoire peut être ramolli, simplement en le trempant pendant trois ou quatre jours dans un bain contenant un volume d’acide nitrique pour 5 volumes d’eau.
On peut également faire tremper l’ivoire dans une solution d’acide phosphorique (de densité 1,3) jusqu’à ce qu’il perde son opacité et devienne de plus en plus transparent. Après lavage à l’eau froide, on obtient une substance élastique qui peut recevoir et prendre les formes voulues, de même qu’être pénétrée d’une tige, d’une vis ou de se voir fiser une ferrure à demeure.
Laissé à l’air libre, l’ivoire reprend assez vite sa consistance solide.
Ajoutons que l’ivoire, préalablement enduit de térébenthine, blanchit quand on l’expose à la lumière solaire, et qu’il se nettoie au blanc d’Espagne pulvérisé, dissout dans l’eau chaude de façon à former un mélange laiteux ; on laisse un peu sécher, puis on essuie avec un chiffon imprégné de quelques gouttes d’alcool à brûler.
De quoi intéresser les esthètes qui bricolent un peu en ébénisterie, tabletterie, marqueterie et moulages divers.
Billet plus spécialement dédié à tous les amateurs qui ont songé un jour à créer ou agrémenter un joli manche, orner une crosse ou se fabriquer un joli échiquier rien qu’à eux.
Pour le dernier cas de figure, ne pas oublier qu’il est bon, pour éviter l’influence désagréable de la colle (absorption naturelle par contact de la couleur du bois) d’appliquer au besoin un papier intermédiaire afin d’en neutraliser les effets.
Et si on se fabriquait une gravatana à l’ancienne, histoire de ?
D’abord, trouver un iriartea (je sais, 600 espèces… ). Le pashiuba miri ira très bien : pas plus de six ou sept mètres de hauteur, jamais plus gros que le poignet. Quelques coups de machette, et nous voici avec des tiges de différentes dimensions. Disons que l’une peut avoir la grosseur d’un manche de râteau et l’autre d’une canne de promenade. Il est facile de les évider en extrayant la moelle qui en occupe le centre, un peu comme le sureau (les enfants se sont passionnés pour cette saine occupation vendredi après-midi). L’opération est décrite par de nombreux observateurs, dont Alfred Russel Wallace (1853) .
Une fois cette formalité accomplie (il faut être vigilant dès le choix des tiges pour que les diamètres correspondent), on coupe à 3 mètres environ et on emboîte le petit tube dans le grand.
Ce double tube vise bien sûr à rendre l’instrument le plus droit possible et les deux tiges se corrigent l’une l’autre en ajoutant réciproquement à leur solidité.
Après avoir bien poli le tube avec la racine d’une fougère arborescente et l’avoir rendu uni comme de l’ébène, on met une embouchure en bois à l’extrémité la plus
étroite (et, au côté opposé, une dent de paca, par exemple, pour servir de guidon). Pour finir, on enroule d’un bout à l’autre, en spirale, l’écorce brillante d’une liane afin d’embellir l’outil. Ca fait très joli.
Il n’y a plus qu’à s’occuper du carquois, des flèches et du poison.
Les flèches peuvent être faites de cannes, de roseaux, de bois de plusieurs espèces ; mais les épines du beau patawa sont les meilleurs matériaux qu’on puisse employer pour cet objet : un mètre de longueur, légèrement aplaties, du même diamètre qu’un gros fil de fer, et toutes noires. Il faut juste les couper de moitié, les aiguiser finement et ne pas oublier de faire une entaille à 7 ou 8 cm sous la pointe, pour qu’elle casse au besoin et demeure fichée. Puis on enveloppe l’autre bout des fils soyeux des fruits du ceiba qu’on dispose en fuseau et qu’on fixe d’un fil d’aloès.
Pour le reste, on n’est pas des piaches locaux mais on devrait sortir un curare
honorable qui vaut bien l’upas de Java ou la fève de Saint-Ignace. Une belle proie, une légère piqûre, un bon repas. Et ingéré, le ticuna passe pour un excellent stomachique.
Il va falloir trouver une liane de quatre doigts de large, plate des deux côtés, brunâtre, qui pousse en milieu humide et marécageux et qui a des petites feuilles oblongues terminées en pointe et d’un vert blanchâtre. On enlève l’écorce et l’aubier qu’on écrase ensemble jusqu’à réduire en pâte jaunâtre.
On fait un entonnoir avec une feuille de figuier-banane qu’on renforce d’un cadre en fibres de palmier et qu’on recouvre d’un morceau de feuille de bussu (Manicaria saccifera), et on met la pâte dedans.
Il faut aussi un vase qui aille sur le feu.
On met l’entonnoir au-dessus et on verse de l’eau froide. Forcément, un liquide jaunâtre coule dans le vase.
Quand toute l’eau a traversé la pâte, on la met à chauffer. petit à petit, avec l’évaporation, elle acquiert une certaine consistance.
on ajoute alors une gomme liquide, suc végétal extrait des grandes feuilles du kirakaguero ; le curare perd alors de sa couleur jaunâtre, et devient noir par la décomposition d’hydrure de carbone (dont l’hydrogène, en brûlant, laisse le carbone à l’état libre). cela donne au final une espèce de goudeon, un sirop épais. Le changement de couleur sert d’indicateur pour la fin de la cuisson.
Une petite trempette de quelques dards qu’on range gentiment dans un noeud de bambou ;on verse le reste dans une petite gourde, et on ferme avec un bouchon qu’on taille dans… de la moelle de palmier, puisqu’on a des palmiers.
Et non, la vapeur du curare n’est pas nocive, quoiqu’en aient dit les plus doctes, M. de la Condamine inclus.
Et non, les Indiens des tribus amazoniennes n’ont jamais fait préparer leur curare par les vieilles femmes de la tribu, victimes à la vie peu précieuse condamnées à la cuisine meurtrière de la reuuudoutââble substance. Au contraire, Il a des vertus toniques. Et il faut goûter, régulièrement, en préparant : c’est à l’amertume du liquide qu’on reconnaît si le poison est suffisamment concentré.
On passera sur le bejuco de mavacure (ou strychnos toxifera); il y a suffisamment de documentation pour qui veut chercher un peu, et les observations consignées dans le journal de voyage du baron Alexandre de Humbold et Aimé Bonpland sont incroyablement
intéressantes (1800)
Ils précisent ce poison sagittaire ne provient pas TOUJOURS du mavacure : certains emploient une racine appelée curare du raiz ; d’autres font un mélange des sucs divers de l’ambihuasca, du tabac, du poivre rouge, auxquels ils mêlent une écorce appelée barbasco, provenant d’une jacquinia, ainsi qu’une plante nommée sarnango.
le tout complété du lait de quelques apocynacées.
L’abihuasca est le plus actif, mais c’est au final un peu compliqué à préparer.
Waterton, en 1812, assiste à une autre forme de préparation en Guyane anglaise, au sein de la tribu des Macousis, qui sont des sacrés coquins, très créatifs.
je reprendrai ce billet avec quelques additifs dans mon skydrive quand j’aurai 5 mn … à tuer.