J’ai lu un roman récemment écrit par un américain, de ces romans Laffont qui se vendent beaucoup et donnent aux gens un instant de loisir et un semblant de culture.
Comme le genre le veut, des citations ornent les pages des sur-chapitres, dits "Livres", eux-mêmes composés de quelques chapitres.
A ‘lintitulé du livre Quatre, j’ai découvert cette phrase :
"
Nous avons répandu parmi les chrétiens l’inimitié et la haine, qu’ils endureront jusqu’au jour de la Résurrection…Croyants, ne prenez jamais pour amis ni juifs ni chrétiens".
Cette phrase était en italique, seule, et il était inscrit dessous : "le Coran, sourate V, "La Table".
Cela m’a rendu perplexe.
J’ai recherché le Coran, et la sourate V, qui se nomme effectivement "La Table".
J’y ai lu beaucoup de choses, de directives,de mises en garde, qui m’ont un peu rappelé le Deutéronome.
Puis j’ai relu, lentement, et encore. (Cela m’a permis d’apprendre, auss)i.
Quand on te montre la Lune…
Mais nulle part, je n’ai trouvé ces mots imbéciles que j’avais trouvés (à la page 261) de cet ouvrage de Nelson Demille.
Est-ce incorrect d’oser en déduire que Nelson Demille est un affabulateur, un batteur d’estrades et un crétin patenté, quelque soit la qualité de sa syntaxe ?
(Dont je ne dirai rien car le traducteur, Benjamin Legrand, s’accorde des privautés avec la langue, abusant d’expressions à la mode mais en désaccord avec la langue française, abusant par exemple dans les comparaisons d’une locution en vogue : "
Genre ceci,
genre cela…" Je ne lui en reproche pas l’usage -qui peut coller à l’esprit du texte- mais la répétition pesante, que la richesse de notre langue permet d’éviter).
Bref, le bien que j’avais pu entendre de cet auteur par des lecteurs me laisse à penser que parfois, les gens ont tendance à priser que d’autres leur disent quoi penser selon l’air du temps pour peu que ce soit écrit fluidement, et je me dis que beaucoup vivent sans culture en étant persuadé d’en avoir une, ce qui est dommage.
Comme disait je ne sais plus qui :" l’inspiration ne se commande pas, mais on arrive quand même à faire marcher des régiments d’inspirés".