De sang et d'eau

http://ibuzzyou.fr/we-love-you-iran-israel-ronny-edri-lance-un-message-damour-et-de-paix.html
je retranscris ici cet article (http://www.jolpress.com/article/les-pacifistes-menent-leur-guerre-sur-internet-israel-iran-nucleaire-attaque-543472.html)
Tout simplement parce qu’il doit être lu et colporté.
Parce que la démarche est faite de sagesse et de bon sens
Parce que la dynamique qu’elle implique sous-tend une prise de conscience
et parce que sans exemple, il est difficile de faire comprendre que le passage de la brume vers la lumière n’est ni un mythe, ni un acquis.

Le message de paix d’un designer israélien fait le buzz Par Noga Tarnopolsky – 26/03/2012

Ce message, publié sur Facebook, a créé un véritable buzz en quelques jours en Israël. Son auteur s’appelle Ronny Edry : pour lui, pas question de mener une guerre contre un peuple, le peuple iranien, qui ne lui a rien fait et qu’il ne connaît pas.
Tous ces beaux discours sur l’éventualité d’une guerre avec l’Iran ont commencé à tourmenter Ronny Edry, designer graphique de 41 ans originaire de Tel Aviv. Cet ancien parachutiste s’est interrogé, « pourquoi voudrais-je attaquer l’Iran ? ».

Un message d’espoir pour les Iraniens

« Ce n’était pas tellement une idée que j’avais. C’était juste comme un désir de réagir à cette chose folle qui se produit sous nos yeux : les Iraniens seraient en train de se préparer à nous attaquer et nous serions en train de nous organiser pour les attaquer en premier… Je voulais simplement sortir tout cela de ma tête. Je voulais simplement dire que je n’ai rien contre eux et que je ne vais pas leur faire la guerre. D’ailleurs je ne les connais même pas. »

La semaine dernière, il a donc écrit ces quelques mots :

« Pour le peuple iranien

Pour tous les pères, mères, enfants, frères et sœurs

Pour qu’il y ait une guerre entre nous, nous devons d’abord avoir peur les uns des autres, nous devons nous haïr.

Je n’ai pas peur de vous, je ne vous hais pas.

Je ne vous connais même pas. Aucun Iranien ne m’a jamais fait de mal. Je n’ai même jamais rencontré un Iranien… Juste un, une fois, dans un musée parisien. Un type sympa.

Je vois quelques fois ici, à la télévision, un Iranien. Il parle de la guerre.

Je suis sûr qu’il ne représente pas tout le peuple iranien.

Si vous voyez quelqu’un, dans votre télévision, dire qu’il veut vous bombarder… soyez sûr qu’il ne représente pas tout le peuple israélien.

Je ne suis pas un représentant officiel de mon pays. Mais je connais les rues de ma ville, je parle avec mes voisins, ma famille, mes amis et au nom de tous ces gens… nous vous aimons.

Nous ne vous voulons aucun mal.

Au contraire, nous voulons vous rencontrer, boire du café et parler de sport avec vous.

A tous ceux qui se reconnaissent dans ce que je dis, partagez ce message et aidez-le à atteindre le peuple iranien.

Ronny. »
Facebook, relais des pacifistes

Il ne voulait pas être anonyme et Ronny est un prénom courant. Il voulait que quiconque voit son message, voit aussi son visage. Il a donc convaincu sa femme de le prendre en photo, sur son balcon, avec leur fille de 5 ans, Ella, dans ses bras. Le soleil brillait, Ella devait plisser les yeux.

Il a ensuite publié ce message et sa photo sur la page Facebook que sa femme et lui tiennent pour Pushpin Mehina, le petit collège dans lequel ils enseignent le design graphique. « Ok, j’ai fait ce que je devais faire, je peux aller me coucher. » se souvient-il avoir pensé le soir même.

Il a entouré ses mots dans un joli cœur, coloré et kitsch.

« Je suis designer graphiste, je fais toujours des affiches avant d’aller me coucher. C’est ma manière de réagir à ce qui se passe autour de moi » dit-il.

« Je n’ai pas exprimé d’opinion politique. J’exprime une position humaine […] Je voulais juste dire ce que je ressens. »
En quelques jours, plusieurs milliers de partages

Lorsqu’il s’est réveillé le lendemain matin, quelques personnes avaient « aimé » sa publication. Quelques-unes l’avaient partagée. Le troisième jour, il a reçu un message privé de la part d’une femme iranienne. Il est allé réveiller sa femme au milieu de la nuit pour lui annoncer cette nouvelle.

« Quelqu’un en Iran a vu notre publication ! » se souvient-il lui avoir dit.

Dans le monde rapide et exponentiel d’Internet, il semble que la paix puisse encore s’épanouir. Le quatrième jour, des milliers de personnes avaient partagé sa petite affiche, ou une version personnalisée de celle-ci. Parmi eux, des centaines d’Iraniens, dont certains habitant en Iran. Ce jour-là, Ronny Edry a ajouté 1 500 Iraniens à sa liste d’amis. Le sixième jour, des dizaines de milliers de personnes avaient participé à l’opération, dans une dizaine de langues.

« Je suis sous le choc » avoue-t-il maintenant. « C’est comme un rêve. Je suis l’Israélien qui a le plus d’amis en Iran. J’ai des amis communs avec des amis iraniens ! Je sais où ils sont. Jusqu’à il y a quelques jours, l’Iran était un pays très abstrait pour moi, représenté par l’effrayant Mahmoud Ahmadinejad, portant des lunettes et parlant de centrifugeuses. »
D’une simple publication à la médiatisation

En Israël, cette initiative est rapidement devenue le sujet de conversation de la semaine.

« Je devrais m’y opposer » explique Yiashai Edri, 28 ans, étudiant en informatique à Jérusalem, qui se dit plutôt conservateur. « Mais je ne peux pas m’empêcher de l’admirer. C’est comme la trêve de Noël, version XXIème siècle. »

Le cinquième jour, Ronny Edry imaginait déjà un projet plus grand.

« J’espère que nous serons capables de médiatiser notre message. Al Jazeera, Times Square […] Je veux que ce message apparaisse dans des endroits où les gens peuvent le voir, et je veux qu’il soit diffusé, au-delà des simples réseaux sociaux. »

Afin de réaliser son projet, il a désormais ouvert un site internet qui lui permet de récolter des fonds.

« Je dis toujours à mes étudiants que le design graphique peut influencer » explique-t-il. « Mais dans le fond de ma pensée. Je sais que ça n’influence pas vraiment. Mais vous pouvez transmettre un message, et ce message peut influencer les décisions que les gens vont prendre. Vous pouvez influencer l’état d’esprit de quelqu’un. »
250 000 « Persans » en Israël

Ce message, parti de rien, vient grossir la liste d’autres initiatives pacifistes israélo-iraniennes.

Il y a tout juste deux semaines, Soli Shahvar, 50 ans, professeur à l’université Haifa, directeur du Centre Ezri pour les études du Golfe et de l’Iran, a ouvert un site internet en persan, afin d’informer les Iraniens sur la société israélienne, « afin de rétablir la vérité sur cette fausse vision qui leur est donnée depuis 32 ans par la République islamique. »

« Sans aborder les questions politiques. Nous avons des rubriques culture, science, technologies, sport, Iran+Israël, Tel Aviv, ce qu’il y a de nouveau en Israël. » Des dizaines de milliers d’iraniens ont déjà répondu.

Soli Shahvar fait partie de ces 50 ou 60 000 Israéliens d’origine iranienne. Israël a déjà eu deux chefs d’état-major et un président d’origine iranienne. Presque 250 000 Israéliens se disent d’origine perse.
Internet ne changera pas les gouvernements

Depuis, les cyniques sont au rendez-vous. Haggai Ram, professeur d’études sur le Moyen Orient à l’université Ben Gourion et auteur d’Iranophobie, une étude sur les attitudes israéliennes concernant l’Iran publiée en 2009, est sceptique quant à la bulle internet de l’amour.

« C’est mieux que rien » dit-il. « Cela réchauffe le cœur, particulièrement dans le monde virtuel. Mais en fin de compte, la société israélienne est assez ignorante sur ce qu’il se passe en Iran. L’opposition à la guerre en Iran est comme une mouche qui bourdonne à l’oreille du gouvernement, elle peut être écartée d’une seule main. »

Il espère qu’une manifestation contre une éventuelle attaque sur l’Iran, prévue samedi 31 mars, réunira une foule plus importante que la précédente, organisée il y a un mois, en face du ministère de la Défense israélien, à Tel Aviv. Lors de la première manifestation, Haggai Ram explique, « Il devait y avoir un peu plus d’une vingtaine de personnes et deux policiers par manifestants. »

Actualité toulousaine : suite

Le Premier Ministre Israélien a félicité les autorités françaises.

Pas pour nos soldats abattus, dont il n’a rien à cirer. Et nous, on félicite le face à face permanent et l’imbécilité identitaire des musulmans solidaires du monde Arabe ET des juifs solidaires d’Israël, les exactions des uns nourrissant celles des autres et vice-versa.
Ce qui donne ce résultat : du sang de soldats et d’enfants.
En Occitanie…
On félicite aussi les uns et les autres pour ne ressentir la moindre honte et, bien au contraire, être tous à l’aise devant Dieu.
Car ils le disent : ce sont eux, les victimes.

Bravo. Et merci. On est avec vous. Continuez comme ça.

Et soyez assurés de notre respect et de notre affection, à la mesure de votre mérite.

Santé et soins.

Vu l’abus dans l’accès rapide à des documents qui devraient être faciles d’accès (et gratuits), j’ai modifié les accès à mon skydrive en sorte de permettre l’accès au documents du dossier Santé, conçu notamment pour dépanner les non-spécialistes confrontés à des situations de sous-médicalisation et d’isolement, tant dans leur mission d’information aux populations que dans la gestion de cas concrets (accouchements, sutures, etc.).

Abord clinique des urgences traumatiques, Obstétrique en situation d’isolement, sutures et autres.

Dossier en cours d’évolution, accessible de partout.
L’accès est ici.

En cas de souci ou en recherche de tout autre donnée, me contacter. Idem, si des besoins ont été constatés, n’hésitez pas à les mentionner.

Israel, Palestine et Gaza

Tant que j’entendrai ou lirai des âneries à ce sujet, j’y reviendrai.

On m’a invité à lire un texte où j’étais cité. Chic.

Par certains, c’est un honneur. par d’autres, le ressentir est.. différent. Avez-vous déjà croisé de ces skinheads alcooliques qui vous invectivent et s’accrochent à vous, décidés à vous imposer leur vision tronquée du monde, genre “”Jj.. J.. Jje tte dis qu.. que la pollution, c’… c’est des conneries inv.. ventées par les gauchistes pour ss.. saper l’économie mondiale”.

Là, j’ai croisé mieux : une brave âme qui argue que le gentil gouvernement d’Israël se défend contre les méchants palestiniens et n’a jamais rien fait (ni volé). D’ailleurs, Gaza croule sous le luxe. Hôtels, loisirs, opulence.

En cherchant “Gaza” sur Google dans “images”, toutes les photos que vous verrez ne sont donc que des faux (propagande terroriste, machination internationale). Et l’ensemble des ONG sur place constituent in extenso un énorme canular destiné à fabriquer une culpabilité à Israël (tous ceux qui prétendent le contraire sont à la solde des terroristes. Musulmans, évidemment. Non juifs, en tout cas).

Voilà, vous savez tout 😀

On savait déjà que le hamas était un ramassis de crétins (ça, c’est une réalité ). On apprend que tous les palestiniens sont des terroristes voués au hamas. Israël, de son côté, est innocent de toute exaction, ethnodifférencialisme, pillage, expropriation, vol de territoires, acte de barbarie, torture, massacre divers,.

Si vous dites le contraire, vous mentez. Comme Monseigneur Renato Martino qui sur place affirmait déjà en janvier 2009 à Gaza: “Regardons les conditions (de vie) à Gaza : cela ressemble de plus en plus à un grand camp de concentration“. Il ajoutait qu’aucune des deux parties au conflit “ne voit l’intérêt de l’autre” et que chacune “ne (prend en compte) que ses intérêts“. “Les conséquences de l’égoïsme sont la haine de l’autre, la pauvreté, l’injustice. Ceux qui paient sont toujours les populations sans défense“, insistait-t-il.

Hôtellerie de luxe…

Dire que la politique de l’occupant, inchangée depuis des années, a de troublantes ressemblances avec le nazisme est urticant. Même si c’est absolument fondé. l’occupant est sûr de lui et de sa “supériorité légitime”, il a un infini mépris pour ses victimes, la conviction de faire un “dur travail” mais nécessaire, une absence de pitié et une perte d’humanité.

On note encore deux autres points communs avec le nazisme ( et ça commence à faire beaucoup) :

– Le négationnisme des dirigeants, niant ce qui est admis comme un crime, pour retirer aux victimes ou à leurs ayant droit tout droit à la moindre réparation (en l’absence de crime il n’y a plus ni criminels ni victimes).

– une dénégation de responsabilité du crime qui s’étend aux sympathisants extrémistes qui se défendent notamment : en niant toute participation directe ou indirecte aux événements ; en mettant en avant de bonnes actions ; en portant une accusation symétrique et au moins équivalente (par exemple : le massacre n’est qu’une réaction de défense suite à un autre massacre). (Je n’invente rien : c’est la définition).

Alors ? Crétinisme fanatique ? Nazisme ? Les deux. M’en voudra-t-on de ne pas priser  ces formes de totalitarisme où des forces perdent  la mesure de ce qui est bien et mal et trouvent soutien auprès de gens psychologiquement fragiles et en mal d’identité ?

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Additif (avec mes remerciements à La clef de fa pour ce billet explicatif ). Quelque soient nos élans et nos convictions, il faut prendre le temps de voir ceci .

M Tullius Cicero

 
Je ne veux pas de la paix, parce qu’elle est honteuse, dangereuse, impossible,
ou plutôt je ne la refuse pas, mais je redoute la guerre sous le masque de la paix.
 
Cur igitur pacem nolo? Quia turpis est, quia periculosa, quia esse non potest.(9)…
Nec ego pacem nolo, sed pacis nomine bellum involutum reformido(19) –
Philippiques VII-14

Des administrations et de l'esprit des lois

La valeur des hommes ne se situe pas tant dans les pouvoirs qui leurs sont conférés
que dans l’usage qu’ils en font,
et s’ils dérogent par ignorance, par négligence ou par cynisme,
aux règles qu’ils représentent et qui régissent la Cité,
il ne nous appartient pas de nous en affranchir
mais nous nous devons de les précéder.

Pensée du jour


莫 妄 想

makumozo

Tomahawk

Il est amusant de savoir que cette hache de guerre au nom algonquin n’est pas indienne mais française, et qu’elle fut utilisée par les français autour du Saint Laurent, puis commercialisée, exportée et troquée à grande échelle par nos compatriotes auprès des tribus indiennes, qui apprécièrent et adoptèrent ces fers tranchants et maniables fabriqués… à Bayonne.
En fin de compte, la traduction la plus fidèle de "tomahawk" demeure "francisque".

le monde des arts martiaux, jardin aux sentiers qui bifurquent

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Devant
la difficulté à « définir » les arts
martiaux on peut extraire « 13 points » qui tentent de
cerner les principes de bases et le développement possible des
arts martiaux…

13
points sont purement « subjectifs » et ne résument
évidemment pas ce que sont, seront ou ne sont pas les arts
martiaux…

Ils
ne sont rien d’autre qu’une « image incomplète, mais
non fausse »…

Les
formes
: ce sont des séries de mouvement chorégraphiés
et codifiés qu’un pratiquant d’arts martiaux doit
pratiquer inlassablement pendant l’entraînement. Le
pratiquant acquière ainsi « les caractéristiques
» du système, il bouge et réagit à
l’intérieur des « formes ».

Les
formes constituent ainsi l’ossature de certains systèmes,
mais des recherches récentes sur les arts martiaux ont montré
que certaines formes avaient perdues leur signification avec le
temps. Les systèmes d’arts martiaux modernes ont ainsi
tenté de réinventer des formes ou d’en créer
de nouvelles. Mais certains arts martiaux sont «sans formes»

Le
principe proprio-sensitif
: la réaction physique précède
la réaction mentale. C’est la réaction «intuitive»
acquise par la répétition de séquences.
Certaines formes de combats utilisent le phénomène de «
peur » comme principe proprio sensitif inné et quelques
systèmes « contemporains » font appel aux théories
du conditionnement psychologique pour acquérir des réflexes
conditionnés, d’autres systèmes traditionnels ont
recours à l’hypnose ou l’auto hypnose…

Le
principe proprio-sensitif est aujourd’hui à la base de
l’entraînement dans la plupart des « sports de combat
». Les entraîneurs soviétiques d’escrime et
leurs "tireurs" ont ainsi atteint les plus hautes marches
des podiums olympiques en « conditionnant » des athlètes
à « allumer une lumière rouge »… Mais le
principe proprio sensitif par lui même n’est pas «l’art
martial », même s’il est efficace dans le contexte
sportif…

Le
principe d’inversion
: la force adverse est annulée par
une force égale…comme la souplesse s’opposant à la
puissance… C’est un concept de base relativement moderne qui est
à la base de nombreux systèmes de lutte.

Le
Flot
: il s’agit d’un concept dynamique spécifique aux
arts martiaux « sans formes » qui misent sur
l’adaptabilité par rapport aux formes prédéterminées.
Le flot lui même n’est cependant pas « sans formes »,
car si elles ne sont pas déterminées arbitrairement,
elles naissent cependant au contact des contraintes dynamiques. A
l’intérieur d’un « flot », les formes
formeront un ensemble cohérent de techniques, c’est à
dire « un style ».Pour trouver une métaphore nous
pouvons considérer que la guerre napoléonienne est une
guerre basée sur la « forme » : (carré),
quand aux guerres de guérilla ou aux guerres électroniques
postmodernes (front mouvant), il s’agit de guerre basées sur
le « flot… »

Les
angulations
(néologisme : utilisé pour différencier
« les angles mathématiques »s et les angles «
martiaux ») : concept géométrique que l’on
retrouve dans de nombreux arts martiaux. Les attaques et les parades
sont basées sur une séries d’angles offensifs et
défensifs. Suivant les écoles les angulations peuvent
être simples ou complexes ; ex : « style d’escrime
espagnol » basé sur « le cercle mystérieux
» ou Eskrima basé sur 5 , 6 ou 12 angles… etc…

En
règle générale l’escrime occidentale de combat
possède 9 angles d’attaques et de défense : prime,
seconde, tierce, quarte, quinte, quinte inversée, sixte,
septime, octave

Si
on réfléchit en terme d’angulation il n’existe
fondamentalement pas de différence entre une épée,
une flèche ou un missile… et que le bouclier sois en bois ou
formé d’une batterie anti-missiles… ne change rien au
problème..Les angulations peuvent aussi se traduire en
concept stratégique :


La défaite infligée à Leuctres, en 371, à
l’armée lacédémonienne par le général
thébain Epaminondas, utilisait sa fameuse angulation
«diagonale »…


Hannibal, à la bataille de Cannae, ou 90 000 romains furent
massacrés en 3 heures, utilisa une angulation complexe d’un
triangle « inversé »


Le concept de blitzkrieg du Général allemand Guderian
utilisait une angulation triangulaire (formations en « V »
des panzerdivision)


A la bataille de Stalingrad, les soviétiques utilisèrent
la stratégie d’Hannibal (triangle inversé) pour
détruire la VIe armée de von Paulus (triangle)….

La
connaissance tactique des angulations implique donc toujours une
application globale… Une théorie unifiée entre la
microcosme et le macrocosme…Ce que Myamoto Musashi avait déjà
pressenti dans le « traité des cinq roues » .Ce
concept a été abandonné à l’avènement
des théories de Clausewitz et Jomini… Mais pour les arts
martiaux « une arme à feu » est elle aussi soumise
aux angulations, et les concepts sont valables quelque soit l’arme
utilisée…et la connaissance de ces règles «
peuvent être » déterminantes pour assurer la
survie dans un combat pour le militaire, le policier ou le civil.

Le
temps
: le temps des arts martiaux diffère du temps
classique. Ainsi, le temps d’escrime est basé sur le tempo «
nécessaire » pour effectuer une action, celle ci peut
être simple ou composée : une attaque composée en
deux temps : batté-tiré , en quatre temps :
batté-tiré-dégagé-tiré . Le
temps est utilisé pour perturber la défense adverse et
les variations sont infinies (bottes ou combinaisons) … Le temps
peut aussi être lent ou rapide… ainsi une attaque lente
touchera si la défense est trop rapide. Un combattant doit
être capable de varier la « longueur » du temps à
l’intérieur du rythme…

L’espace
: L’espace du combat peut être courbe ou linéaire
selon les systèmes. Mais il s’agit toujours d’être
au bon endroit au bon moment…d’ou la division arbitraire de
l’espace en trois distances :

1-distance
longue,

2-distance
moyenne,

3-distance
courte…

Ces
trois distances engendrent donc des sous-systèmes de combats
aux tactiques divergentes. Si nous prenons l’exemple d’un
sous-marin lanceur de missiles, celui ci est efficace en distance
longue,mais quelques plongeurs peuvent le détruire en distance
courte.

Les
mutations
: Les arts martiaux font appel aux mutations du
mouvement. Il existe ainsi des mouvements « libres » ou «
contrôlés ». Un coup de poing est un mouvement
contrôlé qui peut être arrêté à
quelques millimètres d’une cible, un coup fouetté est
un mouvement libre qui ne peut plus être arrêté.
Frapper et fouetter en même temps est donc impossible et l’art
des mutations se situe dans l’infinie variété des
règles du mouvement : frapper, pousser, griffer, cingler,
percuter, cogner, effleurer, piquer, etc.

Codex
anatomica
: le corps humain est soumis à des règles
précises à la fois physiques et psychologiques. Une clé
est appliquée en fonction de cette connaissance, et les
techniques de feintes (ou d’élision) prennent en comptes les
réflexes physiques et psychologiques. Le réseau nerveux
et ce que les « arts martiaux » appellent les «
points vitaux » font partis d’un ensemble de connaissances
anatomiques générales qui ne sont nullement «
secrètes »… Cet ensemble de règles doit
permettre d’anticiper sur la réaction de l’adversaire, et
de placer ses techniques (clés, pression, déséquilibre
etc.) comme des pions ou des pièces d’Echec afin de
rechercher le Mat.

La
ruse
:
« la mètis
»
des anciens grecs aou l’art de vaincre par la ruse un adversaire réputé
(ou réellement) supérieur. C’est l’exemple
d’Ulysse, du roi David, de la plupart des héros mythiques
comme Parsifal, Thésée, Odin, Hercule, etc. Les
techniques de ruse sont donc des techniques  « invisibles
» puisqu’elles doivent être camouflées pour être
efficace (techniques de la « main cachée » dans le
système sicilien du stiletto). On trouve aussi ces ruses dans
toutes les techniques dites de « non-garde » qui poussent
l’adversaire à la faute.

Alfonso d’Aldama, célèbre duelliste, simulait à l’occasion
l’ébriété ou la maladresse avant un combat
(
Joseph-Renaud (J.), Traité d’Escrime
Moderne
, Rouen, 1928, pp.236-243),
obtenant avantage sur des adversaires trop sûr d’eux (cela ne
l’empêcha pas de prendre un coup d’épée dans
le poumon), il existe un style à part entière en
kung-fu wu-shu nommé «  la danse de l’homme
ivre » et Musashi, sabreur japonais, ressemblait à
un épouvantail et un vagabond au sein d’une société
ou la propreté était de rigueur. Le principe même
de la ruse : on ne sait jamais à qui l’on a affaire. Le
concept complémentaire de la ruse est donc la prudence…

Le
symbole
: Les symboles sont utilisés dans les arts
martiaux comme principes mnémotechniques et pour donner un «
sens » et une connaissance implicite du « système
». Il semble certains que les techniques préexistaient
d’ailleurs aux théories, on peut ainsi trouver des arts
martiaux avec une grille d’explication dualiste, syncrétiste,
mystique, mathématique, pragmatique etc. il n’existe pas de
limites aux aspects symboliques que peuvent prendre les arts martiaux
et cette « grille » symbolique est elle même en
constante évolution, au risque parfois que les symboles
prennent une part trop importante et que le système petit à
petit, cesse d’être un art martial…

Biomécanique
: en 1921,  Meyerhold, un dramaturge soviétique enseigne «
la biomécanique », un ensemble de
techniques mettant en jeu tout le corps du comédien… conçu
pour un jeu d’acteur sportif et virtuose. En Europe d’autres
systèmes avant-gardistes explorent toutes les possibilités
du mouvement.. L’avant garde artistique eût une influence
indirecte sur les arts martiaux japonais contemporains,
principalement au niveau de la pédagogie…(voyage de Jigoro
Kano en Europe). C’est cette recherche de la « maîtrise
du mouvement : peinture, photo, cinéma, musique, danse et
littérature qui influence les intellectuels du nouveau japon
comme Kumagusu Minataka, le premier maître de Ueshiba, ou
Yukichi Fukuzawa.C’est la création d’une syntaxe gestuelle
particulière à la modernité : fondu, saccade,
raccourci, contrepoids, ellipse, arrêts, ralenti, accélération,
etc. Principes que l’on retrouve aussi bien dans la danse ou le
montage cinématographique.

Créativité
En 1810 l’écrivain allemand Henrich von Kleist dans une
nouvelle intitulé « le théâtre de
marionnettes » formule métaphoriquement un des grands
paradoxe de la modernité : ainsi, un danseur qui assiste aux
spectacles de marionnettes découvre par l’artifice même
de l’art du marionnettiste, que des règles sous tendent la
maîtrise du mouvement. Alors que le seul fait de répéter
inlassablement le même geste naturel par lequel il rattache ses
lacets de chaussure, le rend ridicule et comique dans son effort de
reproduire un geste simple. Pour Kleist, le théâtre de
marionnettes nous renvoi à l’innocence, à une forme
d’avant la forme, qui caractérise la grâce opposée
à une conscience incapable de reproduire un geste simple. Et
c’est cette simplicité du mouvement et sa paradoxale
complexité qui permettent d’atteindre à un état
de grâce esthétique réduit à sa dimension
la plus absolue…

« Le
jardin aux sentiers qui bifurquent est une image incomplète,
mais non fausse tel que le concevait Ts’hui Pên. A la
différence de Newton et Schopenhauer, votre ancêtre ne
croyait pas à un temps uniforme, absolu. Il croyait en une
série infinie de temps, en un réseau croissant
vertigineux de temps divergents, convergents et parallèles.
Cette trame du temps qui s’approchent, bifurquent, se coupent ou
s’ignorent pendant des siècles, embrasse toutes les
possibilités.(…) »

(Le
jardin aux sentiers qui bifurquent,
de Jorge Luis Borges. Extrait.)

Les échecs.

On observe parfois avec amusement combien des gens avisés
sont sensibles, voire vulnérables, aux techniques d’influences les plus
communément utilisées. Forts de leur énergie, ils omettent que les mouvements
ne se modulent que dans le mélange des énergies, et négligent qu’être Pièce n’est
pas être adversaire.

Les Pièces ne se bougent pas juste du bout du doigt, elles s’apprivoisent
au gré de leur structure, de leur profil et de leurs traits de personnalité. Il
faut se couler, se modeler et s’aligner sur elles, comprendre leurs besoins,
intégrer leur réalité, leurs méta-programmes mentaux, émotionnels et de réponse,
paver la voie d’une collaboration.

C’est ainsi que la partie peu à peu s’analyse et que les Pièces s’animent, prennent et couvrent. Noires et blanches mêlées ne sont qu’un
mouvement, et leurs engagements au service d’un Seul. Elles tombent assez peu,
sans excès, le gambit est rare, et c’est généralement au détour d’un zugswang suicidaire,
présenté comme une heureuse et salvatrice opportunité, que la partie s’achève.

Cette vision du jeu est autrement périlleuse pour celui l’entreprend.

Il manque de clairvoyance, de patience, d’abnégation et de rythme, et la
fulgurance du sen no sen n’est pas dans ses cordes.

La prochaine fois, nous parlerons des dominos.