Un petit topo sur les fruits confits, ça vous dit ?
Non ?
M’en fous. Moi si, et comme c’est mon glop, je prends ce que je veux comme sujet, de ma fesse droite jusqu’à celle d’Andromède.
(A propos d’Andromède, bientôt un p’tit billet sur Lempicka, histoire de sortir des Henner et autres dont les tableaux dégagent parfois autant d’émoi qu’un arrêt de bus le dimanche matin).
Donc, les fruits confits.
C’est quoi, exactement ?
Ce sont des fruits dont on a progressivement remplacé l’eau qu’ils contenaient par du sucre.
Cette préparation exige bien sûr beaucoup de soins et n’est facilement du ressort de la confection familiale que pour les abricots, les mirabelles et les poires (on note ici que je privilégie mon Nord natal où poussent sans difficulté les poiriers, les mirabelliers et les abris côtiers).
Elle exige beaucoup de sucre, mais a l’avantage de se passer d’emballages en verre comme les confitures (je vous ferai un petit topo sur les confitures, aussi. Mais si, ça me fait plaisir..).
Allez, on se concentre sur les fruits confits.
1°. le choix des fruits.
Important : tu les cueilles de grosseur normale, mais un peu avant maturité complète, encore un peu croquants.
2°. la Sulfitation.
Elle ne s’applique qu’aux abricots et aux cerises (j’avais oublié… les cerises). On les enferme dans une caisse ou une pièce (selon la quantité à traiter) en présence d’une soucoupe où l’on allume du soufre au moment de fermer le local. Il faut 7 à 8 grammes de soufre par mètre cube. On laisse 12 à 24 heures en présence du gaz sulfureux, puis on ventile.
3.le Blanchiment.
Il s’applique ici à tous les autres fruits (l’argent n’est pas un fruit, quelque soit le labeur dont il est le fruit). On pique les fruits en quelques points avec une aiguille pour rendre la peau perméable, on les jette dans une bassine à double fond et on les recouvre d’eau froide. On chauffe jusqu’au voisinage de l’ébullition mais sans l’éteindre, on retire alors les fruits avec une écumoire au fur et à mesure qu’ils remontent (ceux qui ont des bases en physique comprendront le côté gentiment futé de la démarche. Des petits riens de ce type, moi, ça m’enchante toujours..)
4°. Imprégnation de sucre.
On prépare un sirop de sucre formé d’un poids égal d’eau et de sucre (de préférence un mélange en parties égales de sucre ordinaire et de glucose, ou de sucre ordinaire avec le jus d’un citron, ou à défaut n’importe quel autre sucre (ah, il faut aussi que je fasse un petit topo sur les sucres de remplacement, c’est rigolo), compte tenu de l’eau qu’ils peuvent déjà contenir. On verse le sucre bouillant sur les fruits dans une terrine. On laisse reposer 24 heures. Le sirop est alors étendu de l’eau contenue dans les fruits. On le soutire, on le concentre au moins aussi épais qu’il était la veille et on le reverse sur les fruits.
On continue ainsi chaque jour jusqu’à employer un sirop épais, bouillant jusqu’à 105 ou 106° (ben oui, il faut que tu achètes un thermomètre, c’est important et tu n’as pas assez d’expérience pour y aller au feeling, sinon tu ne lirais pas ce billet), où on laisse les fruits reposer à froid 5 où 6 jours (voire indéfiniment).
5°. Séchage et glaçage.
Les fruits sont sortis du sirop, égouttés, séchés doucement sur la plaque d’un four ouvert (non, pas micro-ondes).
Comme le sucre qui les imprègne n’est pas facilement cristallisable (ce que l’on désirait) et qu’ils restent poissants, on les trempe un instant dans un sirop épais de sucre cristallisé et on achève au four le séchage qui laisse alors une pellicule de sucre glace.
On conserve au sec, dans une boîte, en séparant les couches par du papier, et pis voilà.
Après, tu gardes ou tu fais des cadeaux. C’est sympa, en cadeau. Au lieu d’offrir ces éternels trucs idiots qui coûtent de l’argent et t’ont pris 10 mn et une partie de ta paie, tu offres du temps à toi, beaucoup, où tu as mis ta patience et ton temps au service du plaisir de celui ou celle à qui tu fais le cadeau.
Jadis, dans les campagnes, ça se faisait. De nos jours, un cadeau comme ça, c’est inestimable. Pourtant, tu vois : c’est faisable.
December 16, 2010
Categories: Aliments et boissons, Société . . Author: toiquejadore . Comments: 2 Comments