La douleur est un signal d’alarme du corps qui informe que « quelque chose ne va pas ».
C’est aussi un phénomène subjectif car la perception de la douleur est personnelle.
Seule la personne qui souffre peut parler de « sa » douleur et la décrire.
Lorsqu’on se blesse (lésions cutanées), la douleur est déclenchée par l’excitation des récepteurs, c’est-à-dire des terminaisons nerveuses spécialisées dans la transmission du message douloureux. Ce message
est ensuite transmis au cerveau via les nerfs périphériques, puis la moelle
épinière. C’est au niveau du cerveau que s’effectue la perception proprement
dite de la douleur en terme d’intensité, de type et de localisation.
La qualité de cette transmission de l’influx douloureux est particulière : elle ne se fait pas comme celle du courant électrique le long d’un câble, mais subit de nombreux relais dans la moelle épinière et le cerveau,où s’effectuent des mécanismes de contrôle. Le message peut donc être amplifié ou diminué par de nombreux facteurs.
Ainsi, les voies sensitives du tact exerce une action inhibitrice sur la transmission douloureuse : c’est pourquoi dans certains cas on est soulagé par l’application locale de chaud ou de froid, ou par une pression ou un massage sans profondeur de la région douloureuse.
Les endorphines, substances naturelles, ont une action puissante d’inhibition de la douleur (semblable à la morphine) et sont secrétées au niveau de la moelle épinière et du cerveau pour diminuer la sensibilité douloureuse.
Le système nerveux possède donc la propriété de réduire la douleur. La perception d’une douleur dépend de l’équilibre entre les effets excitateurs et inhibiteurs de la transmission douloureuse. C’est en agissant au mieux sur certains facteurs que l’on peut limiter la douleur et son retentissement sur la vie quotidienne.
Il existe plusieurs types de douleurs, variables selon leur durée, et leur mécanisme.
La douleur aiguë, qui est de courte durée (moins de trois mois). Elle a souvent pour origine une lésion (traumatisme, infection, inflammation…)
Cette douleur répond généralement bien à un traitement antalgique et, une fois la cause traitée et la lésion cicatrisée, elle disparaît.
La douleur chronique :Par opposition, les douleurs « chroniques » sont celles qui persistent, pendant plus de trois à six mois. C’est par exemple le cas des douleurs neurogènes et de la fibromyalgie.
Dans ces cas, la lésion initiale peut avoir laissé des séquelles (cas des douleurs neurogènes) ou elle ne peut pas être mise en évidence, soit parce qu’elle a disparu, soit parce que les méthodes actuelles ne l’ont pas permis.
C’est ce qu’on entend par « douleur-maladie » :
la douleur est devenue une maladie à part entière et il faut la traiter comme telle. La douleur est dans ce cas une fausse alarme due à un dérèglement du système de la sensibilité. Ces douleurs qui durent peuvent aussi être amplifiées par des facteurs extérieurs, responsables d’un auto-entretien et d’un
vrai cercle vicieux.
Aiguë
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Chronique
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Douleur-symptôme
Courte durée
Cause unique
Utile
Signal d’alarme
Auto-réparation
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Douleur-maladie
Douleur persistante
Facteurs multiples
Inutile
Fausse d’alarme
Auto-entretien
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La douleur chronique entraîne des répercussions physiques et psychologiques : fatigue, insomnie, anxiété, dépression…
Ces réactions surviennent quelque soit l’origine de la douleur persistante, et agissent souvent comme des cercles vicieux contribuant à perturber, à augmenter la douleur et son retentissement sur la personne.
Les principaux facteurs d’entretien de la douleur sont :
– Des mécanismes réflexes :Il peut s’agir d’une contracture, d’une tension musculaire (locale ou générale) ou de troubles vasomoteurs.
-Des phénomènes d’attention et de distraction : on a vu qu’une douleur augmente lorsque la personne se focalise sur sa douleur. A l’inverse, lorsqu’elle n’est plus préoccupée par la douleur et peut porter son attention ou se concentrer sur autre chose, la douleur paraît alors moins intense. En fait, elle n’est plus ressentie de la même façon. Elle est comme “oubliée”. C’est ce qui se passe lorsqu’on regarde un film passionnant. En revanche, l’inaction ou l’absence de centres d’intérêt favorise la perception de la douleur.
– L’anxiété : une douleur qui persiste fait croire à celui qui souffre que son cas est très sérieux. L’appréhension, la crainte de l’inconnu, la peur entretiennent alors la douleur. Cette anxiété est injustifiée dans le cas des douleurs neurogènes et de la fibromyalgie, car la cause de la douleur n’est pas grave. Demander des explications claires au médecin compétent permet d’éviter cette anxiété.
– La dépression : les douleurs s’accompagnent fréquemment de signes de dépression (peu d’énergie, perte d’intérêt pour la vie, tristesse, perte de l’estime de soi). Cette dépression peut être méconnue ou niée par le souffrant, et on la dit “masquée”. Il est important de la déceler dans l’écoute, et d’agir pour permettre à la personne de retrouver en elle l’énergie nécessaire à sortir de l’impasse dans laquelle elle se trouve;
– Le stress : chez la personne qui souffre de douleurs persistantes, les situations de stress sont souvent sources d’accentuation de la douleur. ces situations sont très variables : parler en public, attendre, savoir dire non, gérer des difficultés relationnelles avec des proches ou au travail, affronter des événements pénibles (divorce, deuil, traumatismes variés…).Le stress est souvent associé à des émotions (colère, agressivité, anxiété, découragement…) et à des manifestations physiques (tensions, contractions musculaires…) qui peuvent aussi accentuer la douleur. Un cercle vicieux se met alors en place : la douleur fragilise l’individu soumis au stress et le stress lui-même accentue la douleur.
-L’inactivité : l’inactivité physique “déconditionne” et sensibilise donc davantage à la douleur : la personne est de moins en moins entraînée à l’effort physique. D’une manière générale, le repos, l’inactivité, retentissent sur notre comportement, notre moral, nos relations avec les autres : reter à la maison, avoir de moins en moins de loisirs, de moins en moins d’activités avec son entourage ou dans son travail… Bref, on ressent de moins en moins de plaisir, pour soi-même et pour les autres.
(Ce billet, importé de mon ancien blog comme beaucoup d’autres, présente 2 polices de caractères différentes… Pourquoi? C’est un mystère.