Depuis le temps que je devais le mettre, ce billet…
Je les vois, les côtoie (forcément, la Sologne…), les renifle, les connais, les méprise. Ben si.
je n’aime pas les chasseurs.
Ils ont toutes les bonnes raisons du monde, argumentent à souhait, justifient leurs actes et légitimisent leur action et leur rôle qu’ils assurent utiles.
je n’aime pas les chasseurs.
Ils prennent des vies. Gratuitement.
J’ai chassé, parfois, des animaux. j’ai piégé. J’ai tué. Parce que j’ai roulé ma bosse où il ne fallait pas.
Je me suis nourri. J’ai mangé la chair d’un chevreuil, de lapins, de volatiles, de ragondin, d’une fouine, un jour.
je n’aime pas les chasseurs.
Ils prennent des vies, par plaisir, par plaisir, et à les entendre, comme à les voir, ce sont des guerriers.
Sacrée guerre quand on considère l’armement adverse, la nocivité de l’ennemi et les intérêts en jeu, évalués par les représentants d’une espèce qui sature et détruit une planète entière.
Proudhon, dans une autre dimension que celle, honorable, qu’on lui connaît, s’exclamait ( sans y connaître grand chose) : "Salut à la Guerre! C’est pas elle que l’homme, à peine sorti de la boue qui lui sert de matrice, se pose dans sa majesté et sa vaillance. C’et sur le corps d’un ennemi battu qu’il fait son premier rêve d’immortalité de de gloire".
Je proposerais bien à ce combattant vaillant qui bande sur le corps d’un lapin de vivre une nouvelle expérience, et de faire de moi son gibier, épieu contre épieu. Gage d’honnêteté, chacun s’engage bien sûr à se nourrir de la chair de l’autre s’il gagne.
Qu’il soit, au moins une fois dans sa vie, face à lui-même, histoire de.